ATELIER 4 – LA DURABILITÉ ET LES INDICATIONS GÉOGRAPHIQUES


Modération : François Casabianca (Institut national de la recherche agronomique en France – INRA). Co-organisation : Dominique Barjolle (Service de l’agriculture et de la viticulture du canton de Vaud – SAVI)

Un enjeu majeur pour les AOP-IGP est de trouver un équilibre vertueux entre une rentabilité économique attractive pour les acteurs des filières, et le risque de la spécialisation et de l’intensification généré par les incitations économiques quand elles sont fortes. Le cahier des charges et les mécanismes de gouvernance sont des « outils » que les acteurs des IG peuvent mobiliser pour gagner en durabilité à la fois sociale et environnementale. Les outils de l’évaluation de la durabilité peuvent alors jouer un rôle important dans ces mécanismes de régulation et ouvrir de nouvelles trajectoires d’amélioration.

La vision strictement économiste des IG atteint rapidement ses limites, en se focalisant sur les aspects de la protection et de la création de niches sur des marchés concurrentiels. Afin de s’engager dans les progrès à réaliser et d’atteindre dans la durée les équilibres nécessaires sur les ressources et les enjeux sociaux, les organismes de gestion des IG doivent parvenir à faire des arbitrages entre les différentes dimensions de la durabilité et à dépasser des considérations de court terme.

L’injonction politique et sociétale du développement durable conduit, sur les plans scientifiques et techniques, à souligner l’importance d’engager l’évaluation dans une perspective temporelle et d’analyse des trajectoires, en visant des modalités participatives qui peuvent inciter les acteurs à une boucle d’amélioration dans une vision partagée.

L’objectif de l’atelier est de mettre en perspective différentes approches, dans des contextes différents et avec des finalités variées, pour éclairer les voies d’évolution des IG vers une durabilité accrue. La discussion collective portera sur l’intérêt respectif de ces différentes approches en matière d’évaluation des impacts des IG et sur la capacité à saisir la dimension dynamique de la durabilité.

Programme

Introduction des travaux (François Casabianca, INRA)

  • Contexte et objectifs de l’atelier
  • Déroulement du travail

Premier temps : Exposés

  • Emilia Schmitt : Comparaison d’indicateurs de durabilité et de « localitude » entre produits AOP et non-AOP en Europe.
  • Hanna Forster : Trajectoires de durabilité : une lecture par les modifications des cahiers des charges des AOP-IGP en Europe.
  • Guillén Calvo : La dimension participative de l’évaluation des impacts des IG, à partir d’exemples de mise en œuvre en Colombie.
  • Emilie Vandecandelaere : L’évaluation de la dimension économique montre-t-elle des synergies ou des contradictions avec les autres dimensions de la durabilité ? A partir d’études de cas au niveau mondial.

Deuxième temps : table ronde avec des professionnels et des responsables de l’enregistrement et la promotion des IG

Parmi les participants inscrits à l’atelier, on sollicitera l’expérience de quelques responsables (5 mn chacun) :

  • Réaction de l’OFAG et de sa vision par rapport à un tel travail : Paolo De Giorgi
  • Contribution d’un membre de la commission fédérale des AOP-IGP : Carine Cornaz
  • Témoignage sur les divers impacts de l’AOP Féta en Thessalie : Dimitra Gaki
  • La perspective de la durabilité au niveau international dans le registre de Lisbonne : Alexandra Grazioli, OMPI
  • Point de vue d’OriGIn à partir d’une réflexion en cours sur les « stratégies pour la durabilité des IG ».

Réactions de quelques responsables d’interprofessions AOP-IGP en Suisse.

Débat général avec l’ensemble des participants à l’atelier.

Synthèse rapide de l’atelier : Dominique Barjolle, SAVI et ETHZ