Dans un contexte de crises environnementale, alimentaire et sociale, nos sociétés cherchent à réinventer de nouvelles formes de « bien-être » contemporain. Les territoires sont aujourd’hui soumis à fortes pressions (économique, spatiale, identitaire, etc.) et sont en phase de normalisation, avec des diversités qui s’estompent et l’uniformité qui prend le pas. Cette globalisation entraîne des transformations sans précédent des territoires ruraux et de leurs diversités biologiques et culturelles. Le métier d’agriculteur est à réinventer. C’est ainsi que les stratégies fondées sur la mise en marché de produits et services porteurs de nouvelles valeurs comme l’équité, la durabilité ou la qualité, dont la qualité liée à l’origine, trouvent une place au cœur de nombreuses stratégies de développement.
La qualité liée à l’origine est mobilisée comme un des leviers de développement rural permettant la préservation et la valorisation de ressources spécifiques présentes sur un territoire. En effet, cette qualité spécifique, qui reflète l’identité mais la porte aussi vers l’extérieur, dans la mesure où elle est reconnue par les consommateurs et d’autres acteurs capables de la promouvoir, peut permettre le maintien voire la création de différentes valeurs : économiques, sociales, environnementales et culturelles.
Fondée sur la valorisation des diversités biologiques et culturelles d’un territoire et l’organisation de nouvelles formes de gouvernance publique-privée auxquelles sont intégrés les petits producteurs, l’approche territoriale est le paradigme d’un développement durable, équitable et qui renforce la résilience des communautés et des écosystèmes. La différenciation du territoire à travers la mise en place de signes distinctifs de qualité liée à l’origine, telle que les IG ou les marques territoriales, offre, à certaines conditions, des opportunités aux produits et services de qualité, tout en les liant entre eux, pour former un « panier de biens et services » territorialisé. Le développement du territoire se construit sur des dynamiques horizontales de coopération entre les acteurs et de valorisation collective des actifs du territoire. Le territoire doit alors rester dans une dynamique flexible et évolutive où l’intégration des petits producteurs et l’innovation font partie du processus de valorisation de ses spécificités et participent à la préservation des diversités biologiques et culturelles.
A l’occasion de l’Année Internationale de l’Agriculture Familiale (AIAF) en 2014, les petits producteurs ainsi que les organisations de producteurs et les représentants des sociétés civiles rurales sont mis à l’honneur. La déclaration d’ouverture de l’AIAF[1] reconnait que l’agriculture familiale préserve les produits alimentaires traditionnels, tout en contribuant à une alimentation saine et équilibrée, à la conservation de la biodiversité agricole mondiale et à l’utilisation durable des ressources naturelles ; l’agriculture familiale et les petites exploitations constituent un moyen important pour assurer la sécurité alimentaire et faire reculer la pauvreté. Les partenaires du Forum souhaitent particulièrement aborder la question des interactions entre l’agriculture familiale et les diversités biologiques et culturelles.
Cette deuxième édition mettra donc l’accent sur le rôle de l’agriculture familiale dans la conservation des diversités bio-culturelles, ainsi que sur les interactions des démarches de promotion de l’origine avec les petits producteurs et la préservation des diversités. De plus, la réflexion sur les outils d’identification, suivi et évaluation et de promotion sera approfondie. Enfin, cette deuxième édition du forum inaugurera un module de formation à ces approches.
[1] L’agriculture familiale est pratiquée par de petits agriculteurs et des exploitants de taille moyenne, des paysans, des peuples autochtones, des communautés traditionnelles, des pêcheurs, des éleveurs nomades, des cueilleurs et des ramasseurs, ainsi que de nombreux autres groupes, dans toutes les régions et dans tous les biomes de la planète. Leurs activités rurales sont gérées par une famille et reposent principalement sur de la main-d’œuvre familiale. Voir http://www.fao.org/family-farming-2014/fr/
Présentations et autres documents présentés lors du Forum 2014
- Plénière 1 (21/10/2014) : ICI
- Atelier 1: Concept Note et Présentations : ICI
- Atelier 2: Concept Note et Présentations : ICI
- Atelier 3: Concept Note et Présentations : ICI
- Atelier 4: Concept Note et Présentations : ICI
- Atelier 5: Concept Note et Présentations : ICI
- Plénière 2 (22/10/2014) : ICI
- Synthèse Finale (23/10/2014) : ICI